Parmi les obstacles à la mobilité pour la communauté étudiante canadienne, figurent notamment la peur de l’inconnu et les risques de sécurité. Dans un contexte d’internationalisation croissante et d’instabilité géopolitique planétaire, les établissements d’enseignement supérieur se préoccupent de leurs obligations de diligence raisonnable à l’égard des membres de leur communauté, notamment en s’assurant que les activités internationales se réalisent dans un cadre sécuritaire. Les séjours de mobilité ne font pas exception, particulièrement quand on vise à diversifier les destinations et le type d’expériences proposées. Néanmoins, peu d’établissements supérieurs au Québec ont la capacité de proposer des formations systématiques de pré-départ sur ce sujet.

Afin de renforcer le soutien proposé à la communauté étudiante en matière de sécurité et ainsi favoriser une mobilité encadrée et éclairée, le projet propose l’élaboration participative d’une formation inclusive sur la sécurité des séjours. Porté par l’Université de Montréal et l’Université Laval, le projet s’appuiera sur un partenariat existant de vingt établissements collégiaux et universitaires du Québec, qui vise à créer une application commune pour la gestion des déplacements internationaux.

Le projet proposé permettra d’élaborer des contenus numériques interactifs et évolutifs permettant aux étudiant.e.s de se projeter dans un nouvel environnement grâce à l’acquisition de fondamentaux sur la prévention des risques et la gestion des urgences, incluant les vulnérabilités liées au contexte interculturel.

L’accessibilité aux expériences de mobilité vers l’étranger reste inégale. Les freins les plus courants pour une grande partie des étudiant.e.s, comme la question du financement des séjours, sont souvent démultipliés pour les étudiant.e.s autochtones, en situation de handicap (ESH) et/ou de précarité financière. De plus, ces étudiant.e.s sont confronté.e.s à des défis spécifiques, comme la peur de la discrimination et des préjugés, mais aussi par exemple l’accès aux soins médicaux pour les ESH, le manque de ressources d’urgence en cas de précarité financière, et, pour les étudiant.e.s issu.e.s des Premiers Peuples, le besoin de sécurité culturelle.

Les besoins spécifiques des trois publics cibles seront pris en compte dans la formation générale, avec une perspective intersectionnelle qui permet de ne pas cloisonner les étudiant.e.s dans leurs spécificités, mais de les inclure dans une communauté et de les sensibiliser sur les besoins des uns et des autres.

Les aspects innovants du projet reposent à la fois sur son objectif d’inclusion, et sur sa méthode de mutualisation et de collaboration qui favorisera les apprentissages pour l’ensemble des parties prenantes.